Réponse à "La taquetaquetic du Sougil"



Je vous rappelle d'abord l’énoncé du problème !

Merci à tous ceux qui ont répondu (beaucoup sur Facebook, y compris sur la page "English petanque" !), apparemment, le sujet a intéressé !

Puis, pour débuter ma réponse, je vais enchaîner sur un extrait de mon livre :

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Jouer le jeu

« Celui qui se libère, loin d'être incapable de jouer le jeu, le joue encore mieux car il voit la vie comme un jeu.  »
Allan Watts

Outre que cette expression, bien connue des boulistes, doive porter un nom en rhétorique, je vais m’employer ici à la circonscrire.

Bon… Pour ceux qui ont peur de cette pompeuse phrase d’introduction, rassurez-vous ! Le reste sera (normalement)  plus buvable.

Bien souvent, donc, on entend sur les terrains de boules : « c’était le jeu » ou… « c’était pas le jeu ». Mais c’est quoi « jouer le jeu » ?

Je veux bien tout entendre et essayer de tout comprendre à la pétanque, mais « le jeu », par définition même, c’est avant tout « une activité de loisirs d'ordre physique ou bien psychique, soumise à des règles conventionnelles, à laquelle on s'adonne pour se divertir, tirer du plaisir et de l'amusement » selon Wikipedia, qui je l’accorde en Ré mineur, ne dit pas que des trucs justes. Même en étant pondéré, et sans être sorti du c.. de la poule, à moi, cette définition, me va assez bien !

Par conséquent…

« Jouer le jeu », à la pétanque, voudrait simplement signifier : « Se faire plaisir »…

Et pourquoi pas !?

Car en matière de pétanque, j’estime qu’il n’y a pas de règles stratégiques absolues. La preuve en est, de toutes les discussions que peuvent engendrer un choix tactique entre différents protagonistes, même confirmés.

Alors… Que faire ?

(...)


Ma tentative de définition de « jouer le jeu » pourrait être :
Se faire plaisir à réussir ce que l’on tente, avec pragmatisme et discernement dans le but de marquer ou, à défaut, d’en perdre le moins possible.

Vous n’êtes pas plus avancé avec ma définition ? Normal ! Je ne suis pas un escalator moi !

 

La part de technique et la part de créativité

« Sourire est la meilleure façon de montrer les dents au destin. »
Un anonyme, qui devait avoir les dents blanches !

La base de la réussite, c’est la technique ! C’est certain. On ne tire pas une boule à la sautée ou un but à dix mètres par hasard, Euh… Ce sont des exemples. On ne joue pas, non plus, une boule au point en la travaillant un maximum ou en grande portée sans une bonne technique… Euh… Ce sont d’autres exemples ! Mais ça c’est l’évidence même ! Sans technique, on ne s’en sort pas ! Séguéla dirait : « Sans maîtrise la puissance n'est rien »...

La technique elle fait beaucoup…

Mais !... Pas tout !

Quand on a, face à face, deux équipes d’un même niveau technique, de celles qui jouent, comme on dirait, « neuf boules sur dix », la partie peut alors tourner sur un coup ! Un coup de bluff, un coup de génie, un coup d’inspiration, un coup de mental… Ou au pire... Un coup de chance !

Il y a parfois des coups osés qui font la différence ! Bon… De là à parler « d’art »… Je ne sais pas (on n’est pas là pour faire de la philosophie…), mais certains coups font parfois appel… « à la créativité, à l'audace, à l'inventivité et à l'imagination » -  Pierre Fieux.

Le risque, c’est de tenter un coup comme ça toutes les deux mènes ! En effet, la pétanque est quand même un jeu basique, j’ai déjà utilisé le terme « binaire » : à toi – à moi – à toi – à moi… Alors que parfois, il y a des joueurs qui vont vraiment chercher midi à quatorze heures…

Il est certain que c’est un jeu de duel, où il faut rendre coup pour coup ! Mais, THE coup, il ne peut survenir qu’une fois de temps en temps… Si besoin…
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Voila pour l'extrait du livre... Alors... Qu'est-ce que s'est-il donc passé, à ce moment de la partie (0-4), mentalement, techniquement, tactiquement et au niveau de l'équipe ?

On avait fait une mauvaise entame, la mène était indécise (surtout dans ce terrain compliqué), ma coéquipière m'a dit :
- Pointe bien !
J'ai fait un allez-retour au rond, puis je lui ai dit :
- Non, je vais tirer, car si je frappe les deux je peux faire du boulot !

Je sentais, que c'était le moment ! Si on en prenait encore 2 ou 3 sur cette mène, je sentais que la partie allait sans doute nous échapper. Je sentais que j'allais faire ciseau et carreau dans le but en même temps. Et là, ma coéquipière (avec laquelle j'adore jouer), m'a dit (sans que je sache si c'était de la résignation ou de la confiance en moi) :
- Alors tire !
J'ai fait ciseau/carreau dans le but. Le tireur adverse a ensuite pointé en perdant le point à la sautée (mais en coupant les deux autres) de ma boule dans le but. J'ai fait une jolie patinette pour finir, on en a marqué 4 ! Mentalement, cette mène nous a complétement lancée dans la partie, et a marqué les adversaires... On a finalement gagné plutôt facilement... Quelle aurait été la partie si on en avait perdu 2 ou 3 ?

Ce moment de partie illustre ce que j'ai voulu dire dans mon livre : en pétanque, il n'y a pas, par moments, des choix de jeux d'une extrême évidence... Il y a, par contre, des inspirations mentales (pléonasme ?), qu'il vaut mieux suivre en se faisant pleinement confiance ! C'est en cela qu'on peut y trouver un énorme plaisir ! Beaucoup de tireurs auraient fait le choix de tirer (il n'y a rien d'extravagant à avoir fait ce choix là), par contre, c'est ce qu'il y a de si particulier à ce jeu (le fameux côté métaphysique), sentir à cet instant que j'allais réussir THE coup qui nous ferait vraiment avancer dans la partie (là aussi, ça arrive à tout le monde, je ne suis pas une exception), c'est ce que j'adore à la pétanque !

"Etre créatif, c'est être capable de générer du hasard"
André Tricot

"La créativité, c'est l'intelligence qui s'amuse"
Albert Einstein

@++
Sougil - Crie hâtif chauve




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